Journée 5 : Clément :
Il est 5h00, le téléphone de la chambre sonne ; ouais ok on arrive. Départ pour l’Etna dans ¾ d’heure.
On monte dans le minibus un peu groggy. Nous voilà parti pour 3h30 de route, il faut savoir une chose, entre Palerme et Taormine, l’autoroute est en l’air. Et oui, le ruban d’asphalte serpente dans une vallée bien encaissée, pour des raisons que j’imagine pratiques, nos amis siciliens ont décidé de la surélever. C’est très simple, placez un pylône de béton de 3 mètres de diamètre tous les 25 mètres. La hauteur du pylône varie en fonction de la hauteur de la vallée afin que l’autoroute reste « horizontale ». Sur ces beaux piliers, posez une dalle de béton. Répétez l’opération pendant 190 Km et vous obtenez la plus belle autoroute du monde. Il se faufile entre les collines de façon naturelle. Ainsi, la vallée n’est pas coupée en deux par la route. Le seul petit ennui c’est que :
1 : Entre chaque plaque de béton il y a un petit jour, un écart qui fait « toudoum » quand on roule dessus (pendant 190 Km). Un peu comme un vieux train
2 : Ce qui vous sépare du vide de parfois 20 mètres n’est rien d’autre qu’une petite barrière métallique de 50 cm de haut.
La bande d’arrêt d’urgence est assez large pour une poussette…et encore.
Le paysage est à couper le souffle. Des collines enchevêtrées les une dans les autres. L’une pour le pâturage, l’autre pour la culture, des vertes, des jaunes, des rouges. Un peu à l’image de la Sicile : chaotique, désordonné mais tellement beau. Des rondeurs se font trancher par des lames de roches brutales. On a l’impression qu’un géant est venu transpercer le sol avec le point pour faire surgir des millefeuilles de roc. Le décor est taillé par les dieux de la foudre, du marteau et de l’enclume. Aucune logique ne semble orchestrer cette débauche minérale et végétale, des collines entières boisées, des ruisseaux et le tout suspendu à un serpent d’asphalte. Un souvenir inoubliable, pour les yeux et le cœur « toudoum ».
Nous opérons la monté de l’Etna par le Sud. Une route de montagne en lacet, où les véhicules ne se croisent pas. Tout doucement tout devient noir. Un noir profond. La route serpente (et oui encore et encore) au milieu d’un cataclysme. De la roche ébène, des blocs entiers balancés ici ou là comme une vulgaire petite pierre et la végétation qui petit à petit reprend ses droits sur le minéral. Le ciel est plombé, les nuages sont au dessus de nous prêt à nous déverser dessus des litres d’eau. Le silence dans le bus. Nous arrivons à 1912 mètres. On ne peut pas aller plus haut. Il faut ensuite prendre un téléphérique qui ne vous emmène pas au bord du cratère, l’accès en est interdit depuis l’éruption de 2001. Nos amis siciliens ont l’honnêteté de mettre une caméra au sommet afin que de là où nous sommes on sache si ça vaut le coup d’y aller. Aujourd’hui ce n’est pas la peine, l’Etna a la tête (3500 mètres) dans la brume on ne voit rien…rien et rien. On reste donc à cette altitude.
Le cratère Sylvestre est là. Il semble accueillant au premier abord. Il faut savoir que l’Etna est constitué d’un millier de cratères. Y’en aura pour tout le monde !
Arrivés en haut du cratère, un vent envoyé par Eole en personne nous fait vaciller. Il est presque impossible de tenir debout, on ne s’entend pas parler, il fait froid et on prend des bouts de pierres volcaniques dans les gencives. Etant plus courageux que Nicolas Hulot, on continue, on fait le tour et on descend au fond de ce trou béant et froid de la montagne. Au fond tout n’est que luxe calme et roche. On reste là à admirer le panorama dans une tempête de vent et de poussières, des Km de lave, noire, froide.
Il est temps de partir, direction Taormine, petit village perché en bord de mer. D’en bas il faut prendre un téléphérique pour y accéder. On en profite pour manger dans un petit resto perdu au fond d’une ruelle, une terrasse donnant sur un jardin luxuriant, des palmiers, des toits en tuile et un chat qui fait la sieste au soleil. Ballades dans les petites rues fleuries, noires de monde. On s’arrête manger une vraie glace italienne. Prenez de la crème fraiche pas du tout allégée, du chocolat, mélangez, placez le tout à 3° et vous obtenez une glace italienne. L’heure approche, on redescend pour trouver une petite plage privée avec son petit bar où l’on prend un dernier verre face à la mer avant de regagner le bus (toudoum). On discute avec Magalie une amie à usage unique (cd Fight Club) rencontrée dans le bus et avec qui nous avons passé la journée.
Le trajet de retour est identique. Les couleurs ont changé, le couché de soleil est devant nous, se dessine dans le fond les éoliennes qui, dociles, tournent et tournent encore. Les nuages semblent s’effondrer dans la vallée. Bientôt la nuit arrive, on arrive à l’hôtel. Le restaurant nous attend il est 21H00.
A demain.
Journée 5 Sophie : Lever 5h du matin… aujourd’hui le grand moment des vacances : la visite de l’Etna !! Petit déjeuner en compagnie des autres courageux qui ont voulu faire le voyage et une équipe de pilotes d’avion, hôtesses de l’air et steward… le nez dans le café tout le monde croise les doigts pour ne pas être déçu par un sommet ennuagé et espère voir les fumeroles de la bête…
Hop installation dans le mini bus, appareil photos sous la main prêt à dégainer.
La première partie du voyage s’effectue sur l’autoroute « suspendue » qui serpente entre les différentes vallées de cette partie est de l’île. Après Palerme nous longeons la côte de la mer Tyrrhénienne. Puis nous commençons à nous enfoncer dans le cœur de l’île en traversant une zone assez montagneuse direction le sud est. Contrairement aux paysages lors du voyage à Agrigente qui étaient composés à perte de vue de champ d’olivier et de vignes, les paysages qui s’étendent devant nous sont composés de pâturages, de quelques cultures céréalières et de prairies de fauche (ils fauchent déjà ici, normal plus au sud, mais la question reste posée, Crex crex niche-t-il en Sicile ? auquel cas il aurait peut être du mal… ?? je pose la question amis naturalistes…). Puis après la pause sur une station d’autoroute qui n’a rien à envier aux nôtres à Enna, le paysage change encore. Nous voilà sur une sorte de plaine assez sèche (qu’est-ce que ça doit être au mois d’août !!), le temps est pourri. D’assez gros nuages menacent l’horizon, et tout d’un coup dans cette plaine brumeuse, se dessine la masse noire d’une montagne… (La montagne du destin… je ne peux porter l’anneau monsieur Frodon mais je peux vous porter vous !! désolée…pas pu résister…). Après quelques hésitations oui il s’agit bien de l’Etna ! Mais malgré tous nous espoirs le sommet reste perdu dans les nuages… pire on dirait même qu’il arrête les nuages et permet qu’il fasse beau sur la côte de la mer Ionienne ! Aller on est encore loin peut être qu’une fois arrivé le sommet sera dégagé… on y croit !
Catane : on ne voit pas grand-chose de la ville, juste les sorties d’autoroute… commence l’ascension face nord de l’Etna. Et là même si on ne verra pas le sommet, on se dit que les paysages qui défilent sous nos pieds valaient tous les réveils à 5h du mat du monde. La dernière grosse éruption de l’Etna date de 2001. Et la route de que nous empruntons a été faite après. Nous serpentons donc entre des coulées de lave solidifiée qui nous domine de plus de 2m. C’est impressionnant partout de la lave, partout partout… au détour d’un virage, apparaît le toit d’une maison ensevelie… c’est lunaire c’est désertique, parfois au détour du virage on aperçoit la vallée et la côte derrière Catane. Du vert, du bleu, le rouge des toits des maisons : la vie contre le noir de la montagne, comme pour nous rappeler que les colères de la nature si terribles soient-elles sont éphémères et que la vie reprend toujours son cours. Je vous renvoie aux photos pour que vous puissiez vous empreignez de cette ambiance unique.
Arrivée à 1900 m, point de départ du téléphérique vers le sommet. Nous sommes dans les nuages et là haut ? La caméra posée au sommet ne nous montre que des nuages… Il faudrait attendre une éclaircie mais nous n’avons pas le temps… nous ne verrons pas le sommet de l’Etna… mais d’autres curiosités nous attendent, notamment des vieux cratères, comme le cratère Sylvestre. De loin on voit des gens qui marchent sur le bord du cratère, ils tournent tous dans le même sens, on dirait une procession, un groupe de pèlerins en train de vénérer une ancienne divinité !! Nous nous joignons à la procession. La haut un vent ! Là aussi je vous renvoie aux photos et au film… ça se passe de commentaires. On ramasse plein de petits cailloux pour Lalo et JB.
Après avoir lutté dans le vent vraiment froid (on oublie souvent qu’il peut faire froid au sommet des montagnes !), c’est avec bonheur que nous rejoignons le mini bus, au moment bien entendu où le sommet semblait vouloir se dégager !!
Direction Taormina. La Monte Carlo de la Sicile. Une ville au bord de la mer Ionienne perchée sur un rocher. C’est une ville magnifique. En plus tout est fait pour que tout soit beau. Mais cela reste « naturel » loin d’être faux ou kitsch. Partout des pétunias, des bougainvilliers gigantesques sur des balcons, les lanternes de l’éclairage public sont ouvragées, il fait bon vivre à Taormina malgré les cohortes de touristes qui s’y pressent ! Un petit resto dans une petite ruelle avec vue sur les jardins et les toits de la ville, une « gelati » et voilà ! On renoncera devant le monde qui allait voir le théâtre grec, une erreur apparemment car le théâtre est vraiment magnifique et valait le détour (se sera pour une prochaine fois…) et nous descendons en bord de mer pour un dernier verre sur une terrasse face à la mer. Taormina c’est l’archétype même de ce qu’on appelle la Dolce Vita…
Journée 6 Clément, Sophie :
Aujourd’hui, repos et repos. Lecture, sieste, soleil et vent.
On était parti pour aller à Palerme…mais pas le courage, après tout on est ici pour se reposer.
J’ai comme l’impression que ça sera la même demain.
Journée 7 Clément :
C’est bien parti pour la crêpe sur la plage…
Après un petit sondage auprès des « amis » de l’hôtel, Palerme c’est bien mais pas top…une grande ville…donc PLAGE !
jeudi 22 mai 2008
On est revenu de l'Etna
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Wow, ca donne envie, j ai bien aime l amie a usage unique... arf.
RépondreSupprimerSuper ces aventures, les descriptions sont belles, surtout celle de l'autoroute qui serpente! Merci pour les cailloux, on va les goûter avec un bon chianti alors !! On partage le voyage c'est super, merci encore!!
RépondreSupprimerPleins de biz! J-B